14
Juin

21
Sept

WAITING ROOMS

En attendant la métamorphose

« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art »
Robert Filliou

Depuis près de 30 ans, le musicien Arman Méliès dessine. Entre deux séances d’enregistrement, à toute heure, il remplit de ses obsessions organiques des petits formats sur papier.

Rien de très savant, ni de très technique. Des lignes, très fines pour la plupart, réalisées à l’encre noire (où se mêlent parfois quelques taches de peinture), qui nécessitent néanmoins de l’application et du temps. Une façon presque enfantine de dilater le temps, à moins qu’il ne s’agisse de l’accélérer. Car pour Arman, il s’agit avant tout de suspendre le temps, sans but, sans discours, en attendant la seconde d’après et ce qui vient avec.

Jouer avec les vides et les pleins.
Tout est affaire de repositionnement, je crois. Dans ma musique comme dans mes dessins, je cherche toujours ce pas de côté, cette manière toujours nouvelle de me relier, de manière intuitive, à quelque chose de plus grand, de plus beau.

Dessins – Univers onirique
En effet, il pratique le dessin « lent », comme s’il cultivait une véritable philosophie de la visualisation, dans le but de comprendre la réalité en profondeur à l’aide de phrases et d’images poétiques.
Ainsi, cette approche sensible et réfléchie renforce l’atmosphère singulière de son œuvre.
Par ailleurs, la majorité de ses œuvres sont en noir et blanc. Ce choix esthétique n’est pas anodin : leur contraste engendre des « sons », mais ce qui frappe le plus, c’est la vibration des blancs et des noirs, leur dialogue, leur affrontement, parfois.
D’ailleurs, nombreux sont les critiques qui ont présenté Arman Méliès comme un nomade solitaire.